Comme disait un vieil ami «une planche de surf c’est comme une copine, ça s’prête pas ». L’objet de tous nos désirs, notre petit bijou, notre chouchou, notre loulou, donnez lui n’importe quel surnom, nous demande énormément d’amour et d’attention, mais encore faut-il choisir la bonne !
Jordy Smith & ses copines
Trois aspects sont à prendre en compte :
– La maniabilité, qui dépendra des côtes
– La stabilité due aux formes générales de la planche
– La solidité acquise grâce aux composants et aux technologies apportées à la planche
Mais avant tout, une petit mise au point niveau vocabulaire s’impose, histoire qu’on se comprenne, vous et moi. Les côtes d’une planche correspondent aux dimensions de celle-ci et un shape désigne une forme de planche. Enfin, la taille des planches s’exprime en pied et en pouce (« 6’9’’ » se lit « 6 pieds et 9 pouces », voir tableau des correspondances en cm). Ok, maintenant, on peut y aller.
1. Les différents shapes :
Au début, quand on n’a personne pour nous conseiller, choisir un shape c’est comme choisir une glace au restau : on prend la plus appétissante. CARTON ROUGE ! Un shape ça se choisit, ça s’étudie par rapport à son niveau et aux qualités attendues (vitesse, stabilité, maniabilité…). En voici un récapitulatif :
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Le shortboard – 4’9’’à 6’9’’ :
c’est le type de planche le plus répandu et que vous avez sans doute vu dans les vidéos de vos surfeurs favoris. Ce shape est adapté à des surfeurs ayant un minimum d’expérience (take-off + bottom-turn+ suivre la vague), voir un niveau confirmé. Elle ne correspond pas du tout à un niveau débutant qui galérerait à ramer. Le plus souvent on surestime un peu son niveau de surf et on préfère se choisir une jolie shortboard qu’une planche un peu plus large et épaisse (les planches évolutives ou hybrides), ce qui est inutile : l’important c’est de se faire plaisir en surfant, pas de faire un défilé de mode et infuser 3h dans l’eau. Bref, pour faire un topo, une shortboard est une planche courte et étroite, plutôt nerveuse, performante et maniable.
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Evolutive/hybride – 6’2’’ à 7’2’’:
plus large et plus épaisse, l’hybride est un style de planche plus tolérant tout en permettant à son propriétaire un large éventail de manœuvres. Ce genre de planche correspond aux surfeurs « moyens » : bonne flottaison, un confort à la rame grâce à ses côtés plus larges/épaisses et une vivacité digne d’une shortboard. La planche hybride est parfaite pour ceux qui partent en trip avec une seule planche ou ceux qui n’ont pas encore le budget pour s’offrir un quiver de pro.
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Le Fish – 5’7’’à 6’2’’:
Le fish ressemble aux évolutives, en plus courte et plus large, mais demeure une valeur sûre lorsque l’on a des petites conditions car elle possède pas mal de volume. Elle est adaptée aux enfants ou aux plus grands voulant surfer des petites vagues et désirant balancer des figures new school plus facilement. Cependant, un fish n’est pas du tout adapté aux grosses vagues creuses. Contrairement à l’hybride qui est un peu passe-partout, le fish est à avoir en deuxième planche.
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Le mini-malibu – 7’3’’ à 8’7’’:
Le mini-malibu est la planche la plus facile à surfer par sa stabilité. Elle est idéale pour les débutants mais aussi pour ceux voulant surfer quelques vagues molles. Cependant, les manœuvres deviennent difficiles à réaliser mais si vous savez faire votre take-off et suivre la vague et que vous ne surfez qu’occasionnellement, cette planche est faite pour vous.
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Le longboard /malibu– minimum 9’ :
le longboard est souvent, à tort, conseillé au débutant. Lourdes et difficile à manœuvrer, la barre est éprouvante à passer car les canards demandent des bras musclés. Cependant, un longboard c’est aussi une douceur de glisse et des vagues interminables puisque vous démarrez toujours avant les autres. De plus, avec l’expérience, les figures sur ce paquebot sont tout simplement magiques (hang-ten, pas croisés…).
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Le Gun – généralement 6’6’’ à 10’:
la planche des spécialistes. Elle est spécifiques aux très grosses vagues et ont l’arrière très fin et le nose très pointu.
2. L’outline :
L’outline c’est un peu la carte d’identité de la planche, il nous livre le comportement de la planche à l’eau. Il est défini par la ligne extérieure de la planche aka sa forme lorsqu’on la regarde de dessus. Cette forme est le résultat de la conjugaison entre la longueur, la largeur, le positionnement du wide-point sans oublier la forme du tail.
En clair, plus les courbes sont longues et effilées, plus la planche sera adaptée à du gros, à du creux. Au contraire, plus les courbes sont rondes, plus la planche sera destinée à des vagues plus molles voir plus petites.
3. La Longueur
La longueur d’une planche se mesure généralement en pied-pouce en suivant la latte d’une extrémité à l’autre (et pas en mesurant directement à la verticale). Réf’ de base, elle est loin d’être la seule et unique ayant de l’importance puisque la largeur et l’épaisseur sont deux facteurs tout aussi cruciaux.
A savoir : une planche plus longue flotte mieux et plus longtemps une fois lancée (exemple du longboard) mais est plus difficile à manœuvrer.
4. La largeur
Plus une planche est large, mieux elle flotte. Cependant, il arrive qu’une planche « flotte trop » lorsque la vitesse devient trop importante. Dans ce cas là, on perd rapidement le contrôle de la planche et on se fait avaler par la vague.
A l’inverse, une planche trop étroite a moins de portance, elle flotte moins. Elle est alors destinée à des vagues plus puissantes car cette finesse lui permet de passer d’un rail à l’autre plus aisément.
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La largeur avant :
Elle se mesure à un pied du nose, soit 30,5 cm. Cette réf’ affine le comportement de la planche. Elle part du même principe que la largeur maximale :
- Plus large, la planche a plus de flottabilité et pardonne les erreurs d’équilibre avant
- Plus étroite, elle facilite la pénétration et la tenue sur les rails est nettement meilleure
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Largeur arrière :
Elle a les mêmes conséquences qu’à l’avant.
Plus large, elle génère plus de vitesse dans les vagues molles et de la relance.
Plus étroite, elle possède moins de portance mais lorsque la vitesse augmente elle accroche plus et permet d’avoir plus de contrôle.
5. Maitre bau (ou wide point)
Le maître bau est la largeur MAXIMALE de la planche. Son emplacement définit la maniabilité de la planche. Lorsqu’il est :
– En dessous du milieu : il permet de virer court plus facilement. Il est destiné aux planches de grosses vagues
– Au dessus du milieu : il allonge les courbes, permet une meilleure maniabilité pour les vagues plus petites.
En espérant que vous avez prit des notes, on se revoit d’ici quelques jours pour la 2ème partie, le temps que vous digérez toutes les infos ! En attendant, on vous souhaite de bonnes sessions.